Au commencement, il y a la terre. Mais pas n’importe quelle terre… Celle de Labahou, extraite de la petite carrière familiale derrière les ateliers.
Encore extraite à la main dans les années 70, aujourd’hui c’est mécaniquement que l’on creuse pour tirer, des strates les plus pures, notre matière précieuse. Les dents de la machine dessinent, en griffant les parois, des décors bigarrés d’ocre et de fer rouge.
Sous deux mètres de terre végétale se trouve la bonne argile. L’extraction se pratique une fois par an, à la saison la plus chaude, donc la plus sèche, fin juillet en principe. Le tas de terre sorti l’année précédente est remisé sous le hangar à terre. On tire ensuite la quantité d’argile nécessaire à la production de l’année suivante que nous laissons sur place. Ce tas va subir pendant un an les assauts du temps : pluie, gel, intempéries de toutes sortes, ce qui va exercer la première étape de préparation de l’argile. Les mottes les plus dures vont se briser, la terre va se mélanger à nouveau : c’est le premier «pourrissement».